La bataille de la baie de Quiberon, 20 novembre 1759 | Nicholas Pocock | 1812

La bataille de la baie de Quiberon, le 20 novembre 1759, fut l'affrontement naval le plus décisif de la guerre de Sept Ans (1756-1763), un conflit qui opposa les principales puissances coloniales européennes et se déroula dans le monde entier. La France était en guerre avec la Grande-Bretagne depuis 1756, sa position au Canada, en Inde et aux Antilles était au bord de l'effondrement et, en Europe, elle se trouvait dans l'impasse face à la Prusse, qui bénéficiait du soutien britannique. La bataille se solda par la destruction de la flotte française de Brest et eut lieu lorsque les Français brisèrent le blocus anglais de Brest, qui durait depuis cinq mois.

Pour tenter de résoudre leurs problèmes, les Français prévoyaient de débarquer une armée de 20 000 hommes en Irlande. Cette force était principalement rassemblée dans le golfe du Morbihan, en Bretagne méridionale, sous les ordres du duc d'Aiguillon, et devait être escortée par la flotte de Brest, commandée par l'amiral Hubert de Conflans. La flotte de la Manche de l'amiral Sir Edward Hawke bloqua Brest pour empêcher les Français de partir chercher les transports de troupes. Cependant, lors d'une tempête la première semaine de novembre, les navires de Hawke furent contraints de se réfugier à Torbay, offrant à de Conflans l'occasion de s'échapper. Apprenant que les Français avaient agi ainsi, Hawke se lança à sa poursuite et, le 20 novembre, l'aperçut à 32 kilomètres au large. De Conflans, se fiant aux informations locales, ordonna à sa flotte de se réfugier dans la baie de Quiberon, au sud du Morbihan, supposant que Hawke ne le suivrait pas, à la fois parce que la nuit tombait rapidement et parce qu'il constata que la zone était constituée de rochers, de récifs et d'une mer agitée mal cartographiés. Ce fut une erreur de calcul, car Hawke le poursuivit sans relâche dans la baie, perdant deux de ses propres navires sur les récifs extérieurs, mais coulant les navires français « Thésée » et « Superbe » par une combinaison de tirs et de mauvais temps, et décimant par ailleurs les forces de Conflans dans ce qui devint une action pratiquement dans l'obscurité. Le navire amiral français « Soleil Royal » s'échoua dans la baie, près du Croisic, et fut incendié pour empêcher sa capture le lendemain. D'autres furent capturés, dont le « Héros », qui fut incendié. Quelques navires français s'échappèrent à Rochefort et d'autres réussirent à trouver refuge à l'embouchure de la Vilaine, où ils restèrent bloqués pendant des mois, et un autre (« Inflexible ») périt par échouage. Cette action mit fin à tout projet français d'invasion de la Grande-Bretagne pendant la guerre de Sept Ans. Le célèbre chant naval « Hearts of Oak » fut composé pour commémorer la bataille, qui se déroula si près des côtes que, selon les récits contemporains, dix mille personnes l'assistèrent depuis la côte. Ce tableau, plus tardif, de Pocock s'inspire en partie d'un tableau antérieur de Dominic Serres (voir BHC0400). Il représente le « Royal George » de Hawke au centre gauche, arborant le drapeau bleu de l'amiral sur le grand-voile, en action avec le « Soleil Royal » de de Conflans à droite, bien que ce dernier soit représenté à tort comme un trois-ponts. Un navire français, à l'arrière du « Royal George », tire des bordées des deux côtés, sa batterie de tribord probablement dirigée vers le « Torbay » d'Augustus Keppel, tandis qu'entre eux, le « Thésée » français coule par l'avant. Cela était dû en grande partie à l'eau qui s'infiltrait par ses sabords inférieurs et avant sous le vent dans la mer démontée, cette bataille illustrant l'inconvénient de combattre avec la « météorologie » (l'avantage généralement supposé d'être au vent).

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12'' x 8'' pouces = 30,5 cm x 20,3 cm

18'' x 12'' pouces = 45,7 cm x 30,5 cm

24" x 16" pouces = 61 cm x 40,6 cm