La prise du Guillaume Tell | Thomas Luny | 1835

L'action du 31 mars 1800 fut un engagement naval des guerres de la Révolution française, qui opposa une escadre de la Royal Navy à un navire de ligne français au large de Malte, en Méditerranée. En mars 1800, La Valette, la capitale maltaise, était assiégée depuis dix-huit mois et les réserves de nourriture étaient gravement épuisées, un problème aggravé par l'interception et la défaite d'un convoi de ravitaillement français à la mi-février. Afin d'obtenir simultanément l'aide de la France et de réduire les effectifs stationnés dans la ville, le commandant naval de l'île, le contre-amiral Pierre-Charles Villeneuve, ordonna à son subordonné, le contre-amiral Denis Decrès, de prendre la mer avec le grand navire de ligne Guillaume Tell, arrivé au port peu avant le début du siège en septembre 1798. Plus de 900 hommes furent embarqués à bord du navire, qui devait appareiller pour Toulon à la faveur de la nuit le 30 mars.

Les Britanniques maintenaient un blocus au large de Malte depuis le début du siège, apparemment mené par le contre-amiral Lord Nelson. En mars 1800, celui-ci, défiant un ordre direct de son supérieur, Lord Keith, restait à Palerme avec sa maîtresse Emma, ​​Lady Hamilton. En son absence, le blocus était sous le commandement du capitaine Manley Dixon du HMS Lion et du capitaine de pavillon de Nelson, Sir Edward Berry. Informés du départ de Decrés par la frégate de patrouille HMS Penelope, ils se lancèrent à sa poursuite. Le grand navire de ligne ne fut initialement attaqué que par le Penelope, qui manœuvra autour de la poupe du Guillaume Tell, causant de graves dommages et retardant suffisamment le navire français pour que Berry puisse faire intervenir son escadre. Malgré une infériorité numérique considérable, Decrés continua le combat pendant plus de trois heures, repoussant deux navires britanniques, mais ne parvenant finalement pas à résister à la puissance combinée des attaques de Berry. Les pertes et les dégâts furent importants des deux côtés, et la résistance du navire français fut saluée dans les deux pays comme une défense courageuse face à une force insurmontable.

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